« La poésie ne bavarde pas », assure Laurine Rousselet, c’est le monde qui bavarde, la prose du monde, et son grand charroi de banalités qui ne nous disent rien. La poésie, non, vraiment, a autre chose à faire, surtout quand, prise dans la chaleur de l’été, elle ne peut faire autrement que d’incendier le langage. Du 1er juillet au 31 août c’est le journal d’une poétesse qui s’écrit dans ces pages brûlantes, et un journal qui porte les mots à leur état d’incandescence. Jours de fièvre, jours de feu, jours de frénésie aussi, pour dire la douleur des adieux, la jouissance des corps, la figure des absents et la jubilation de l’existence. Rien de banal, rien de simplement dit, dans ce journal tenu sur des braises qui place au faîte de la vie « l’hallucination d’être au monde ».
Pascal Dethurens